Alors que les transferts de fonds dépassent désormais l’aide au développement et rivalisent avec les exportations majeures, les diasporas deviennent un pilier économique du continent. Mais comment transformer cette manne en moteur de croissance durable ?
Au lendemain du « térameeting » d’Ousmane Sonko, le parti que préside le Premier ministre sénégalais a tiré un scud sur le chef d’État Bassirou Diomaye Faye. Clash à blanc ou prémices d’une scission ?
Organisé pour la première fois sur le continent, en Afrique du Sud, le G20 s’annonce comme un événement majeur, malgré l’absence de Donald Trump. Le continent saura-t-il faire de ce moment symbolique le levier d’une transformation durable ?
Le vote par l’Assemblée d’un texte sur l’abrogation de l’accord de 1968 n’est qu’un épisode de plus dans l’instrumentalisation de l’Algérie par l’extrême droite française, pour laquelle il s’agit tout autant d’une obsession historique que d’un thème électoralement porteur. Une stratégie que l’on retrouve en miroir à Alger, où le régime n’en finit pas de diaboliser la France, avec tout autant d’arrière-pensées.
Le vote de la résolution 2797 au Conseil de sécurité sur le Sahara a validé, par ricochet, le basculement diplomatique déjà acté hors caméra : le plan d’autonomie marocain n’est plus une « simple » option, il est au cœur du dispositif de la résolution de ce conflit. Washington l’assume, Paris s’aligne, Tel-Aviv l’érige en victoire, Abou Dhabi en doctrine. Le monde ne commente plus la position du Maroc : il la reprend.
Ceux qui se sont dits déçus par le discours prononcé le 10 octobre par le roi, regrettant qu’il n’évoque pas explicitement les manifestations de la génération Z ou qu’il ne révoque pas son Premier ministre, n’ont pas compris comment fonctionne le souverain. Celui-ci a pleinement pris la mesure des récents événements, et y a réagi à sa façon.
Antananarivo, Rabat, Dakar, Nairobi, Lagos, Kampala… La génération des 15-25 ans descend dans la rue et bouleverse les codes. Ultra-connectée, désabusée, sans peur et particulièrement impatiente, cette jeunesse, qui représente 60 % de la population, refuse ses conditions de vie, rejette l’ensemble des partis et exige des comptes. Ira-t-elle plus loin que celles qui l’ont précédée ?
Née en même temps qu’internet et habituée à s’approprier rapidement ses nouveaux outils, la génération Z (1997-2010) est pourtant l’une des premières victimes de la reconfiguration du marché de l’emploi dans le monde amorcé par le déferlement de l’intelligence artificielle dans les entreprises. Une menace supplémentaire qui vient nourrir des frustrations qui s’expriment déjà dans la rue.
Vingt-cinq ans après sa première investiture, Paul Kagame est régulièrement critiqué à l’étranger pour son exercice autoritaire du pouvoir, ainsi que pour les interventions de son armée en RDC. Lesquels sont au contraire plébiscités par la grande majorité des Rwandais, pour qui leur leader incarne la sécurité, la stabilité et le développement inclusif.
Après quarante-deux ans d’exercice du pouvoir – en deux séquences –, le chef de l’État congolais sera très probablement candidat, en mars 2026, pour briguer un cinquième mandat consécutif. Lequel, selon la Constitution de 2015, devrait être le dernier.
Vidée de sa substance par le président, Kaïs Saïed, l’opposition tunisienne est davantage incarnée par les syndicats (UGTT, Utica) et par la société civile (Ordre des avocats, LTDH) que par les partis politiques. Affaiblis, malmenés, les opposants gardent en tête le souvenir du dialogue national, lauréat, il y a dix ans, d’un prix Nobel de la paix symbole d’espoir.
Souvent portés aux nues par une population désabusée, les coups d’État ne résorbent pas plus les déficits qu’ils ne résolvent le manque d’infrastructures. Et si la véritable stabilité passait par l’accession au pouvoir de dirigeants capables de présenter un (business) plan crédible ?
S’il remporte un quatrième mandat le 25 octobre, Alassane Ouattara devra préparer sa succession, afin d’accompagner les mutations de la société ivoirienne et, au-delà, de marquer l’Histoire.
Du Sénégal au Nigeria, la controverse culinaro-patriotique est ancienne, mais elle n’a que trop duré. Car en vertu de quel indigne maraboutage le Jollof Rice, ce succédané « made in Nigeria », peut-il encore être présenté comme un cousin germain du véritable ceebu jën ?
Parmi les enseignements de l’enquête menée pour Jeune Afrique dans six pays voisins de l’Alliance des États du Sahel, difficile de ne pas être frappé par le niveau d’adhésion très élevé au principe de cette union, mais aussi à ses premiers résultats enregistrés. Visiblement, la notion de revanche sur l’Occident, France en tête, efface les évolutions plus inquiétantes observées à Ouagadougou, Niamey ou Bamako.
Le chef de l’État ivoirien a officialisé sa volonté de briguer un quatrième mandat. Mais, dans un monde où les marchés scrutent autant les bilans économiques que les cycles politiques, la longévité finira-t-elle par coûter plus cher que l’alternance ?
À Gaza, Khan Younès, Djibo ou El-Fasher, la faim n’est pas une fatalité : c’est une arme. Comme Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, les milices et groupes jihadistes en ont fait une stratégie. Assiégées et terrorisées, les populations n’ont souvent d’autre choix que la fuite.
Dans une missive adressée au député de La France insoumise (LFI), l’économiste et écrivain marocain explique en quoi l’idée d’un référendum sur la souveraineté du Sahara occidental est désormais obsolète.
Les présidents au long cours obéissent à des lois universelles sur l’art et la manière de gouverner les hommes. En voici quelques-unes, où chacun verra son propre dirigeant à l’œuvre.
En changeant de République, le nouveau président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, croyait avoir exorcisé les fantômes du passé. À l’aube de son premier septennat, les voilà pourtant revenus hanter son projet d’un Gabon réconcilié et tourné vers l’avenir.
Suspension des bourses à l’étranger, appels à la relocalisation des formations, débat sur la fuite des cerveaux… et si le vrai sujet n’était pas de partir ou de rester, mais d’avoir le choix ?
L’Alliance des États du Sahel continue, un peu plus d’un an après son sommet fondateur, à être portée par une rhétorique souverainiste manifestement populaire, comme le montre un sondage mené par la fondation Friedrich-Ebert. Mais que peuvent faire les Occidentaux, à part attendre que les yeux se dessillent ?
Les alliances qui se nouent en Côte d’Ivoire à l’approche de la présidentielle d’octobre frôlent le surréalisme. Laurent Gbagbo, son ex-épouse Simone, Guillaume Soro, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé… Tous ont en commun leur rejet d’Alassane Ouattara. Cela suffit-il à faire un programme ?
Partenaire historique du continent, l’Europe perd pourtant du terrain en faisant des annonces peu concrètes et en jouant les mauvaises cartes. Dans une Afrique plus exigeante et très convoitée, peut-elle encore rester dans la course ?
Sur le terrain diplomatique, la situation semble plus favorable que jamais à Rabat, de plus en plus de pays déclarant que son plan d’autonomie pour le Sahara est la seule solution « réaliste » et « crédible » pour avancer sur le sujet. Il n’empêche : la mise en application concrète de ce plan soulève encore beaucoup de questions, et pourrait obliger le Maroc à des réformes institutionnelles qui iraient bien au-delà du seul Sahara.
Saut dans l’inconnu, laboratoire du parlementarisme, la nouvelle République togolaise suscite nombre d’interrogations, d’attentes et de doutes. L’exécutif parviendra-t-il à les dissiper ?
Des données fournies pour l’essentiel par des hommes, et par les Occidentaux : tel est le danger que fait planer l’intelligence artificielle, estime notre éditorialiste, inquiète de voir cette révolution se faire largement sans l’apport de la pensée féminine et en dehors du récit des peuples ex-colonisés.
Le président du Gabon cristallise les espoirs d’un peuple en quête de justice, de développement et de démocratie. Au lendemain de son élection, il sait qu’il doit engager des réformes structurelles et prouver que le changement est une réalité.
Le ministre français de l’Intérieur a ordonné le déploiement de milliers de policiers dans les gares françaises, mercredi 18 et jeudi 19 juin, pour mener des contrôles systématiques aux critères très ciblés et interpeller des « clandestins ». Une opération certes politique, qui a pour objectif de travailler son ancrage à l’extrême droite, mais aussi manifestement illégale.
Personne n’avait à ce point explosé les codes de la parole politique et franchi avec autant d’insouciance la frontière séparant la bienséance de la grossièreté. Le président américain est raciste et ne s’en défend que mollement, mais il est insupportable que tout un continent soit le bouc émissaire d’un second mandat placé sous le signe de la revanche contre l’État de droit.