Un rapport de l’ONU fait l’autopsie du meurtre de masse commis en juillet 2019 contre un centre pour migrants en Libye sans dévoiler l’identité des coupables. Aux yeux des spécialistes, ces précautions cachent un secret de polichinelle : les Émirats arabes unis et les avions vendus à Abou Dhabi par la France de Nicolas Sarkozy seraient responsables de ce massacre.
Faure Essozimna Gnassingbé entretient avec les médias une relation complexe : il s’y intéresse bien sûr mais les tient à distance prophylactique, le reconnaît, s’en excuse et ne change pas pour autant.
Pour éviter de disperser capacités et ressources, l’État-nation et l’État producteur devraient céder davantage d’espace à un État régulateur et à un État régalien.
En faisant un parallèle entre les « défis mémoriels » que constituent la guerre d’Algérie, pour lui, et la Shoah, pour Jacques Chirac en 1995, Emmanuel Macron a déclenché l’ire de ceux qui, en France, n’ont toujours pas fait le deuil de l’époque coloniale. Il a eu le courage, au moment où l’Algérie change et s’ouvre, de s’attaquer à un tabou.
« Il faut que tout change pour que rien ne change. » La célèbre réplique du Guépard, de Visconti, résume-t-elle la relation maroco-française, objet de l’une de nos enquêtes de la semaine ?
Janvier 2017 : Isabel dos Santos, déjà à la tête d’un empire, dirige Sonangol, la machine à cash de l’Angola. Son père, José Eduardo dos Santos, qui l’a nommée à ce poste, préside le pays depuis trente-huit ans. La famille dos Santos est intouchable. Janvier 2020 : Isabel dos Santos, exposée par les « Luanda Leaks », est mise en examen pour détournement de fonds en Angola. Le père, qui a passé la main à João Lourenço, vit en exil en Espagne.
Faut-il s’inquiéter pour la Côte d’Ivoire ? À quelques mois d’une élection présidentielle cruciale, les vieilles et détestables pratiques politiciennes refont surface. Dernier épisode en date, le rocambolesque vrai-faux retour d’exil de Guillaume Soro, fin décembre.
Il est le premier président élu de l’année 2020 – proclamé comme tel un 1er janvier, difficile de faire mieux – et, déjà, l’un des plus atypiques. Le vibrionnant Umaro Sissoco Embaló, sorti vainqueur des urnes bissau-guinéennes, détonne dans le monde policé des chefs d’État où il vient de faire son entrée.
L’année 2020 marquera le soixantième anniversaire de l’indépendance de dix-sept pays d’Afrique subsaharienne et la concrétisation d’innombrables rêves de liberté. Parallèlement, l’hebdomadaire Jeune Afrique, fondé à Tunis, fêtera ses 60 ans, le 17 octobre prochain.
Les jours du franc CFA sont comptés. Alors que la quasi-totalité des pays membres de la zone franc célébreront en 2020 le soixantième anniversaire de leur indépendance, il est plus que temps de couper, avec précaution, ce cordon ombilical monétaire qui trouve ses racines dans le processus de précolonisation complémentaire de la traite négrière.
Près de 160 ans après la fondation de Dakar par Émile Pinet-Laprade, le président Macky Sall tente de désengorger la capitale sénégalaise où vivent 3,6 millions de personnes. Si les responsables politiques de tous bords semblent s’accommoder de l’ambition présidentielle, certains urbanistes pointent quelques inquiétudes.
Dans six mois, les candidats des principaux partis pour la présidentielle de 2020 seront désignés. Six mois pour retrouver la raison et sortir enfin d’une bataille des ego dans laquelle les désirs de revanche prennent le pas sur le débat démocratique et la confrontation des projets politiques.
Alors que la France rend hommage à ses 13 militaires tués fin novembre dans un crash d’hélicoptères au Mali, le président Emmanuel Macron doit assumer la responsabilité de son pays dans la transformation du Sahel en zone de guerre.
Obstination et aveuglement, côté pouvoir. Intransigeance et mobilisation, côté population. Alors que la campagne pour l’élection présidentielle du 12 décembre a débuté depuis plus d’une semaine, la situation ressemble fort à une impasse, que le pays n’a guère le loisir de s’offrir.
Si la stabilité politique est acquise aux Comores, et la page des coups d’État incessants désormais tournée, l’économie du pays peine à décoller. La Conférence des partenaires au développement des Comores, les 2 et 3 décembre à Paris, sera donc cruciale.
Ainsi va le cliché : la plus grande richesse de l’Afrique, ce sont les Africains. Pourquoi pas… Mais soyons précis. Cette richesse surgit-elle des amphithéâtres surpeuplés de Dakar et d’Abidjan ou des mines de l’ex-Katanga ?
Un mois après le sommet de Sotchi et alors que s’esquissent les contours d’une année 2020 au cours de laquelle, assurément, on reparlera d’elle en Afrique et ailleurs, la Russie mérite qu’on la juge avec toute la lucidité nécessaire.
La Tunisie joue-t-elle l’acte II de sa révolution ? Certainement puisque, lors des législatives et de la présidentielle d’octobre, les électeurs ont sanctionné un système obsolète et corrompu qui creuse les inégalités. Ils ont exprimé les mêmes revendications qu’en 2011, mais ils n’attendent plus de réponses, ils les exigent.
Comment une nation pourrait-elle dépendre indéfiniment ďun seul homme, aussi providentiel soit-il ? Dans certains pays d’Afrique, le vrai problème est moins l’âge des dirigeants que leur longévité au pouvoir. Il faut donc les aider à apprendre à passer la main.
Élu sans contestation possible au début de l’année, le nouveau chef de l’État malgache a maintenant cinq ans pour moderniser la Grande Île et lui permettre de révéler toutes ses potentialités.
Comprendre la Guinée compliquée avec des idées simples, comme le dirait Charles de Gaulle, n’est pas chose aisée. Au moins peut-on s’y essayer, alors que ce pays semble s’être installé dans une période durable de tension politique.
Beaucoup a été dit ou écrit – et souvent n’importe quoi ! – sur l’état de santé d’Ali Bongo Ondimba (ABO), victime d’un accident vasculaire cérébral il y a tout juste un an, lors d’un séjour en Arabie saoudite, et sur les conséquences de sa maladie sur le fonctionnement de l’État gabonais.
L’investiture du nouveau chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani, le 1er août, a été l’occasion de la première passation de pouvoir entre un président et son successeur tous deux élus. Une évolution qui ne s’accompagnera pas nécessairement d’un renouveau politique, et en tout cas certainement pas d’une rupture.
Malgré la disproportion des forces sur le terrain, les États de la région n’entrevoient pas d’issue à une guerre qui s’autoalimente et mine les États de l’intérieur. Pour y mettre fin, il n’est aujourd’hui d’autre solution que militaire. À condition que l’intervention extérieure soit acceptée et perçue comme légitime.
L’élan protectionniste du Nigeria, qui a unilatéralement décidé de fermer ses frontières aux produits en provenance du Bénin et du Niger, est un coup dur porté à la dynamique d’intégration à l’oeuvre au sein de la Cedeao. Un imbroglio diplomatico-économique qui est le symptôme des défis qu’il reste encore à relever, en attendant la création effective d’une monnaie unique.
Présenté à ses début comme un « président normal », Macky Sall s’est finalement mué en « hyper-président ». En prenant le choix d’assumer seul les conséquences de ses succès comme de ses échecs, le président sénégalais prend un pari risqué, mais qui a le mérite de la clarté.
Mohamed Ben Salman (MBS) le prince héritier saoudien, a-t-il lu Sun Tzu ? Faire mener sa guerre par les autres est l’un des principes enseignés par maître Sun, et c’est exactement ce qu’il fait au Yémen.
L’Histoire, parfois, est faite de revanches. Lorsqu’il a posé le pied sur le tarmac de l’aéroport de Bruxelles le 16 septembre, accueilli par le numéro deux du gouvernement belge pour sa première visite officielle en Europe, Félix Tshisekedi s’est sans doute souvenu de ce jour de 1983 où il débarqua en ce même lieu, avec sa mère et toute la fratrie.
Entre abstention record et « dégagisme », voici venu le temps des ovnis politiques. Vulgaires populistes pour les uns ; vrais révolutionnaires pour les autres, tout oppose Kaïs Saïed et Nabil Karoui, les deux candidats qui s’affronteront dans les urnes pour le second tour.