Vu de l’extérieur, l’arrivée de Tiébilé Dramé à la tête du ministère malien des Affaires étrangères a de quoi déconcerter. Elle a pourtant une explication : en Afrique, plus que partout ailleurs, être opposant est un dur métier. On risque la prison, parfois sa peau, mais surtout on y laisse sa fortune.
Alors que la prochaine présidentielle, prévue à la fin de 2020, arrive à grands pas au Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré va devoir convaincre une population dont les attentes demeurent inchangées depuis de nombreuses années.
Dans la production quasi industrielle de fake news et autres infox qui envahit la Toile, les sites d’Afrique centrale occupent une place à part, surtout lorsqu’ils émanent de la diaspora.
Début de second mandat en fanfare… le chef de l’État sénégalais entend prendre directement les choses en mains et accélérer les réformes. Conséquence : un vaste chamboule-tout au gouvernement et la suppression du poste de Premier ministre. Une stratégie qui n’est pas sans risques…
D’une diplomatie de combat à un certain repli sur soi, d’un exemple de lutte pour l’indépendance à l’obsession de la reconnaissance du Sahara occidental, l’Algérie s’est peu à peu « désafricanisée ». Si le risque de propagation révolutionnaire est faible, le pays n’en inquiète pas moins le reste du continent.
Marqué par les épreuves de l’histoire, le peuple algérien connaît depuis plusieurs semaines un grand sursaut. Le plus dur commence : gérer au mieux, dans l’intérêt de tous, cette transition entre l’Algérie d’hier et celle de demain.
Il est curieux que, à l’heure où la Chine et les États-Unis s’affrontent, où l’économie mondiale se désintègre et où les traités commerciaux se défont, le continent le moins intégré de la planète ait choisi de bâtir ce qui sera peut-être un jour la plus grande zone de libre-échange mondiale.
C’est une année charnière pour Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), celle où se jouera l’héritage qu’il laissera à son peuple à l’issue de son ultime mandat en 2023, celle aussi où se décidera une partie de l’avenir du Mali.
C’est la nouvelle de l’année et elle préoccupe déjà les grandes puissances. Les médias ne s’en sont pas encore saisis, mais cela ne saurait tarder : l’Arabie saoudite a décidé de consacrer ses immenses moyens financiers à devenir une puissance nucléaire militaire d’ici à dix ans.
« Je m’adresse aux jeunes, qui doivent se saisir du témoin car ma génération a fait son temps. L’heure de la retraite a sonné pour les anciens, qui ne peuvent plus gérer les affaires du pays. […] Ceux qui ont libéré l’Algérie vous disent : “Nous n’avons plus la force de continuer, le pays est entre vos mains, prenez-en soin.” »
Au lendemain de l’élection présidentielle, le Sénégal ne pourra faire l’économie d’une réflexion de fond sur le renforcement des fondements démocratiques de la République, pour que les formes d’exercice du pouvoir conféré par le suffrage universel soient cohérentes, d’une part, avec les attentes exprimées dans les urnes par les citoyens, d’autre part, avec les principes d’éthique et de justice qui s’imposent à tous les gouvernants.
Les trois hommes forts qui polarisent la vie politique ivoirienne depuis le début des années 1990 – l’actuel président Alassane Ouattara et ses deux prédécesseurs Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo – pourraient être candidats à l’élection présidentielle de 2020. Une perspective bien peu réjouissante.
Le bras de fer qui se joue entre Maduro et Guaidó passionne, autant qu’il déroute, les opinions publiques africaines. Avec, au centre, un jeu de miroir entre les continents sur la question centrale de la légitimité des dirigeants politiques.
Huit ans après la vague de contestation qui a suivi la « révolution » tunisienne, comment ont évolué les trois pays du Maghreb où aura lieu cette année une élection présidentielle ? Je veux parler, bien sûr, de l’Algérie, de la Tunisie et de la Mauritanie (le scrutin annoncé en Libye étant des plus hypothétiques). Les enjeux y sont bien différents. Les chemins parcourus depuis 2011, aussi.
Félix Tshisekedi va devoir faire ses preuves. À condition de savoir défendre son territoire de souveraineté, le nouveau président de la RDC a une belle carte de rassembleur à jouer. Jugeons-le sur ses actes et ne le laissons pas seul sur le front de la cohabitation avec Joseph Kabila.
Symbole de l’arrivée des hommes d’affaires dans le jeu politique, l’élection de Patrice Talon à la tête du Bénin, en avril 2016, avait soulevé un mélange de curiosité et d’interrogations. Un businessman réussira-t-il là où les politiciens de carrière ont échoué ? Peut-on gérer un État comme on dirige une entreprise ? Quid des risques de conflits d’intérêts ?
Décidément, quel début d’année ! Le temps des certitudes et des scénarios écrits à l’avance serait-il révolu ? De Madagascar à la Côte d’Ivoire, en passant par la RDC et le Gabon, l’actualité de ce mois de janvier 2019 n’en finit pas de nous surprendre.
Madagascar a bien un président élu à sa tête en ce mois de janvier. Et le soulagement semble même général. Reste à Andry Rajoelina de répondre aux attentes des populations.
En Afrique comme ailleurs, la politique est un métier à risque où, comme le disait Mandela, « l’option prison fait partie du contrat », que ce soit avant ou après le pouvoir, pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Que nous réserve 2019 sur le terrain judiciaire ?
« Un anniversaire qu’on fête ressemble à un inventaire qu’on ouvre. » Le 30 juillet prochain – l’un des événements marocains majeurs de l’année 2019 –, le roi Mohammed VI célébrera ses vingt ans sur le trône, et nul doute qu’un bataillon d’exégètes du sultanat et d’hagiographes de la monarchie, mais aussi de cassandres de mauvais augure, s’emploiera à donner un contenu à la citation qui précède.
Manifestations interdites, opposants arrêtés, armée réquisitionnée… La crise des « gilets jaunes », qui se poursuit en France, aurait été bien différente si elle était apparue sur le continent africain.
Même si un plafond de verre les empêche encore trop souvent d’atteindre les plus hautes fonctions, les femmes africaines sont de plus en plus présentes sur la scène politique, que ce soit en Éthiopie, au Rwanda ou en Tunisie. Une évolution indispensable à un développement équilibré du continent.
Le magma protéiforme des « gilets jaunes » a quelque chose de sidérant et d’incompréhensible vu d’Afrique. Sur le continent, on observera avant tout le désarroi manifeste et l’affaiblissement durable d’un homme, Emmanuel Macron.
Huit ans après la « révolution du jasmin », l’ambiance en Tunisie ne cesse d’osciller entre maussaderie et catastrophisme. Mais la révolution ne déchante pas, elle décante.
Alors qu’Ali Bongo Ondimba est au Maroc pour y poursuivre sa convalescence, le théâtre d’ombres qu’est devenu la scène politique gabonaise se révèle dans la capitale, où la guerre des clans bat son plein.
Sept ans déjà… Arrivé au pouvoir à l’issue d’élections anticipées et dans la foulée d’un mouvement de contestation auquel il n’avait pas pris part, le Parti de la justice et du développement (PJD) a-t-il atteint l’âge de raison ?