Grace, Nkosazana, Ellen, Joyce, Isabel : elles sont cinq femmes puissantes nichées au cœur du pouvoir, de ses fortunes et de ses infortunes, dans le collimateur impitoyable des médias en cette fin d’année 2017.
Peut-on concevoir un sommet entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) sans la participation de l’un des partenaires majeurs de l’Europe sur le continent africain mais avec celle d’une « République » dont ni l’UE ni l’ONU ne reconnaissent l’existence ? À moins d’un mois de la tenue à Abidjan, les 29 et 30 novembre, du cinquième sommet UA-UE, la question se pose pourtant.
«La création d’un climat passionnel, les insultes, non seulement entre les dirigeants mais surtout entre les masses, encore sensibles au particularisme et au nationalisme, creusent un fossé qu’il sera difficile de combler. »
En annonçant, le 13 octobre, dans son discours devant le Parlement la création prochaine d’un ministère des Affaires africaines rattaché au portefeuille des Affaires étrangères, et donc directement sous sa tutelle, Mohammed VI a réveillé de vieux souvenirs.
Petit conseil à ses pairs d’un chef d’État africain qui, après l’avoir expérimenté, s’en est trouvé fort aise (et dûment récompensé) : avant d’être reçu à Pékin par celui que The Economist qualifie d’« homme le plus puissant du monde » – le président Xi Jinping –, prenez soin de parcourir le recueil de ses discours et de vous renseigner sur sa biographie.
Et si la somme des reproches que l’opposition malienne et une partie de la communauté internationale – la France en clé de voûte – formulent à l’égard d’Ibrahim Boubacar Keïta se résumait en un simple délit de… personnalité ?
Libreville, début octobre. Difficile pour le visiteur lambda, en cette petite saison des pluies où alternent éclaircies et averses, de percevoir une quelconque tension politique. On est en tout cas à des années-lumière de la grave crise décrite à longueur de colonnes dans les journaux locaux.
Le 22 août décédait Aliou Sow, à l’âge de 83 ans. Ce self-made-man avait fait de la Compagnie sahélienne d’entreprises (CSE), qu’il avait fondée en 1970, l’un des fleurons du BTP au Sénégal et dans toute la sous-région. Son fils Yérim Sow a su lui aussi propulser le groupe Teyliom, créé en 2001, au firmament de l’hôtellerie, de l’immobilier et des télécoms. Comme la famille Sow, d’autres Sénégalais ont constitué des entreprises performantes, reconnues au-delà des frontières nationales.
Il est à la « génération consciente » (copyright Claudy Siar) africaine francophone ce que Che Guevara fut et demeure pour beaucoup de jeunes Latino-Américains : un mythe.
Il y a deux semaines, les Martiens, les habitants de Vénus (on les nomme comment, ces zigotos ?) et les autres extraterrestres, ou du moins leurs services secrets, avaient leurs antennes pointées sur New York comme chaque année en septembre.
«C’est la crise ! » Puis, « c’est bon, nous en avons pris toute la mesure et gérons au mieux la tempête ». « C’est encore la crise ! » Rebelote : « Nous avons enfin compris et mis en place un gouvernement d’action et de réformes, ça va aller… »
Depuis les voyages qu’y fit Ibn Battûta au huitième siècle de l’hégire, nul n’ignore combien l’histoire qui relie les deux rives du Sahara est complexe et tourmentée, mélange d’attirance et de répulsion, entrelacs de cultures et de crispations identitaires, de partages religieux et de séquelles toujours vivaces de l’esclavage.
Vive les villes ouest-africaines ! Et cap sur la vie de leurs habitants. Ceux d’aujourd’hui et ceux de demain. Travaillés au corps depuis des années par nombre d’élus, d’architectes et d’urbanistes locaux, les États et les collectivités territoriales ont enfin replacé les citadins au cœur des schémas directeurs, des plans de développement et des politiques territoriales.
Les Marocains ont attendu six mois pour avoir un gouvernement. Et il a suffi de quelques maladresses pour que la crédibilité de ce cabinet né dans la douleur soit entamée.
Voilà maintenant neuf mois que, dans les quartiers populaires de Kinshasa, capitale d’un pays au sous-sol immensément riche, la survie devient plus dure chaque jour, à mesure que chute le franc congolais. Neuf mois au cours desquels les incertitudes sur la succession du président Joseph Kabila n’ont pas été dissipées. La Constitution lui interdit de se représenter pour un nouveau mandat.
Décidément, la Tunisie ne fait rien comme les autres pays arabes. Ceux qui, depuis la « révolution » du 14 janvier 2011, la regardent de haut parce qu’elle se débat, sans guide ni boussole, dans un processus lent et difficile visant à instaurer une démocratie prospère devraient observer avec attention les événements dont elle est aujourd’hui le théâtre.
Je vous soumets ici le cas d’un pays africain et méditerranéen de 11 millions d’habitants. Son PIB annuel (revenu national) est de l’ordre de 45 milliards de dollars, ce qui en fait un pays moyennement développé.
Paris, Berlin, Genève, Bruxelles, New York, Addis-Abeba… Jean Ping, 74 ans, ne lâche plus son bâton de pèlerin. Objectif ? Convaincre la communauté internationale de faire pression, sans lui épargner les sanctions, sur Ali Bongo Ondimba, son rival, afin de l’amener à lui céder son fauteuil de président.
«L’image que les médias vous proposent de l’Afrique est généralement celle d’un continent en crise, victime de catastrophes naturelles, de famines, de drames ou de coups d’État militaires… Eh bien, ce soir, c’est une tout autre image que [nous vous proposons] : celle d’un petit pays – le Rwanda – qui […] cherche à conquérir son indépendance économique et son autonomie, sans crise, sans drame. »
«Ces étrangers en séjour irrégulier amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux. » L’auteur de cette nauséabonde saillie ? Jean-Marie ou Marine Le Pen ? Donald Trump ? Geert Wilders ? Que nenni… Il s’agit d’Ahmed Ouyahia, ministre d’État et directeur de cabinet du chef de l’État algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Du Gabon, on peut dire tout et son contraire. Qu’il a la beauté du diable. Que sa puissance est inversement proportionnelle à la taille de sa population. Que sa richesse est à la fois une bénédiction et une malédiction. Que son or noir lui cause bien des nuits blanches.
Discussion animée avec un ami, industriel marocain. Les reproches fusent. En cause, un éditorial de « Jeune Afrique » intitulé « Dior n’est pas marocain », publié en avril dernier. Une opinion, revendiquée comme telle.
Taormina. Sicile. 26 mai 2017. Les chefs d’État des pays les plus puissants de la planète se réunissent au sein du G7. Parmi leurs invités : Mahamadou Issoufou. Le président nigérien serre des mains ; celle d’Emmanuel Macron, nouvellement élu en France, ou celle de l’Américain Donald Trump, à la poigne si redoutée.
C’était il y a quelques jours, à la terrasse bondée d’une brasserie parisienne. Accompagné d’un ami gabonais, Édouard Valentin, 79 ans, beau-père du président Ali Bongo Ondimba, prend un verre quand surgissent une demi-douzaine de jeunes gens en colère, manifestement exaltés et passablement agressifs.
Le 30 juin 1998, cinq jours après l’assassinat du chanteur kabyle, Hassan Hattab, alias Abou Hamza, alors émir au GIA, revendiquait le crime en ces termes dans un communiqué remis au bureau de l’AFP à Londres : « Une unité de moudjahidines a pris pour cible l’ennemi de Dieu, Lounès Matoub, l’a tué et pris ses armes. »