Jeune Afrique, est-il besoin de le préciser, n’est pas un hebdomadaire français, même si, édité en France, il relève des lois et règlements de ce pays. Son ADN, inscrit une fois pour toutes à Tunis, en terre africaine, par son fondateur, Béchir Ben Yahmed, un jour de 1960, est à la fois africain et multiculturel.
«Je n’ai plus rien à dire ! » Prononcée avec une exaspération surjouée par Abdelilah Benkirane, à chaque fois que le Premier ministre marocain entendait faire peser la menace d’une rupture des interminables négociations-chikayates de ces cinq derniers mois autour de la formation du gouvernement, la phrase était devenue culte.
« Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […]. Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. »
Alpha Condé appartient à une espèce en voie de disparition : celle des panafricanistes dont le parcours ravive la mémoire des combats fondateurs contre le colonialisme, l’apartheid et les partis uniques ; celle aussi des militants qui ont payé d’un passage par la case prison le droit d’être démocratiquement élus, puis réélus, à la tête de leur pays.
Le mot fait peur, et il fut un temps où, à Jeune Afrique, on s’interdisait de l’employer : trop connoté, trop réducteur, trop « colonisé », aussi malsain en soi que le mode d’organisation sociale auquel il renvoie, fondé sur le sentiment d’appartenance exclusive à une ethnie.
Quand je vous dis qu’il ne fait pas bon vivre pour les femmes ces temps-ci ! Car il est question non seulement de revenir sur leurs acquis, de cacher leur corps ou de les cantonner dans des métiers peu valorisants, mais aussi de les retirer de la circulation, tout bonnement !
C’est l’histoire d’un petit pays peu peuplé, gâté – dans les deux acceptions du terme – par Dame Nature et donc plutôt riche (à l’échelle du continent) où, avec moins de 200 000 voix, on peut devenir président.
«L’argent ne circule pas ! » Ainsi se plaignent les Camerounais à Yaoundé ou à Douala. Et tant pis pour les non-initiés qui ne comprennent rien à ces lamentations.
Posée d’une voix grave par un vétéran de l’armée américaine assis sur son rocking-chair dans un clip publicitaire pour Coca-Cola, la question ne cesse d’obséder le président Ismaïl Omar Guelleh (IOG), que François Hollande recevra la semaine prochaine à l’Élysée.
Ceux qui pensaient que, une fois réintégrée au sein des instances panafricaines, la diplomatie marocaine allait se rendormir sur le hamac de ses certitudes en sont pour leurs frais.
Nous sommes en train d’assister à une séquence fascinante. Le monde change encore plus vite qu’on ne le pense. Les grilles de lecture jusqu’ici en vigueur ne suffisent plus à en décrypter les mutations.
Panafricaniste épidermique et nostalgique des AG étudiantes échevelées du Paris des années 1970, Alpha Condé s’est retrouvé en terrain familier pour son baptême du feu de président en exercice de l’Union africaine (UA), le 30 janvier, à Addis-Abeba.
Joseph-Antoine Bell, 62 ans, est un personnage à part. Une denrée rare dans le foot africain. L’ancien gardien de but camerounais, qui fit ses débuts à l’Union sportive de Douala avant de faire les beaux jours de Marseille, Bordeaux et Saint-Étienne, n’a pas sa langue dans sa poche.
Avec le retour programmé du Maroc au sein des instances panafricaines, cette semaine à Addis-Abeba, le puzzle continental retrouve enfin la pièce essentielle qui lui manquait : un pays de 35 millions d’habitants à l’économie dynamique et qui fut, en 1963, l’un des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).
En matière de fatwas, l’année 2016 n’est pas un bon cru. Cependant, il faut reconnaître une certaine variété, un léger changement de contenu, voire un appel à la méfiance lancé par les religieux eux-mêmes face aux risques liés à une consommation immodérée des fameux décrets religieux. Démonstration.
Drôle de séquence que celle que nous a réservée l’actualité ivoirienne. Les deux faces d’un même pays qui, s’il progresse indéniablement – et rapidement – sur la route de l’émergence, n’en demeure pas moins fragile, les vieux démons aimant se rappeler à son bon souvenir.
Nous y sommes. Enfin ! Le 14 janvier à 16 heures (GMT), le coup d’envoi de la première rencontre de la Coupe d’Afrique des nations 2017 a été donné au stade de l’Amitié de Libreville.
C’est une tradition à laquelle il serait dommage de déroger, tant elle est instructive et amusante : chaque début d’année, nous faisons, dans ces colonnes, le bilan de ce que certains astrologues, voyants extralucides (ou extra-opaques…) et autres devins nous avaient annoncé, il y a douze mois, pour l’année qui vient de se terminer.
Dimanche 18 décembre, fin de matinée, au lycée Sainte-Marie de Cocody, commune résidentielle d’Abidjan. Le président, Alassane Ouattara, et son épouse, Dominique, viennent accomplir leur devoir de citoyens.
Malgré le ralentissement de ces dernières années, la longue décennie de croissance qu’a connue l’Afrique après le tournant du millénaire lui aura permis de rattraper une partie du retard des vingt années précédentes et peut-être même d’engranger quelques réelles avancées économiques.
Pourquoi africaines ? D’abord par leur prévalence : moins de 2 % de la population en Europe contre 7% à 8% en Afrique du Nord et 10% à 15% au sud du Sahara.
Le numéro double de Jeune Afrique, du 25 décembre au 8 janvier, illustre à merveille l’ambivalence d’un continent que nous décryptons chaque semaine depuis maintenant plus de cinquante-six ans.
La justice européenne a débouté le Polisario de sa demande d’annulation de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne (UE). Mais elle a ouvert en même temps un débat épineux sur la place du Sahara dans les futurs accords.
Vous vous souvenez de Rafik Khalifa, ce millionnaire algérien et golden boy qui avait créé un empire dans la banque et l’aviation au début des années 2000, avec l’aide et la complicité des caciques du régime ?
Non, la Mauritanie ne se porte pas aussi bien que le président Abdelaziz le dit durant ses tournées dans les wilayas, et la crise née de la chute des cours du minerai de fer et de l’or n’a pas fini de faire des dégâts dans l’économie et dans le corps social.
En cette mi-décembre 2016, l’état-major de la Force en attente de la Cedeao planchait en toute discrétion sur le scénario d’une intervention militaire en Gambie.