S&P, Moody’s et Fitch Ratings échouent à anticiper les crises africaines tout en sanctionnant lourdement les États, comme récemment le Sénégal. Complexité méthodologique, biais structurels… Il est temps de repenser l’influence des agences de notation internationales.
L’affiche de l’élection présidentielle d’octobre demeure incertaine, mais il ne fait aucun doute que l’opposition ivoirienne devra faire son aggiornamento si elle compte peser face au RHDP d’Alassane Ouattara. Et le temps est déjà compté.
Le projet de révolution réactionnaire du trio Tiani-Traoré-Goïta, qui s’appuie sur la suppression des partis politiques, des élections et des médias indépendants, mène l’AES sur les pas de la Corée du Nord de l’Afrique, où un modèle autarcique et prorusse est en place depuis trois décennies.
Dans la capitale sénégalaise, les feux tricolores sont rares. Et quand ils existent, les policiers eux-mêmes invitent les automobilistes à ne pas en tenir compte.
La parenthèse du multilatéralisme généreux se referme et l’Afrique se retrouve face à ses propres vulnérabilités financières. Il est temps de changer de logiciel : celui du développement dicté de l’extérieur est à bout de souffle.
Les très lourdes peines infligées aux opposants tunisiens accusés de « complot contre la sûreté de l’État » viennent confirmer la triste dérive d’un pouvoir de plus en plus concentré, aux seules mains du président de la République. Qui semble avoir vidé la vie démocratique du pays de sa substance.
Au Sahel, les « révolutions réactionnaires » portées par les juntes mobilisent les couches les plus conservatrices de la société et s’opposent aux idéaux progressistes d’émancipation politique et sociale. Avec un objectif commun : le contrôle de la totalité du pouvoir et de ses ressources.
À six mois de l’élection présidentielle, prévue en octobre, les états-majors des partis sont en campagne et le climat politique devient crispé. Mais, pour les Ivoiriens, il est surtout l’heure d’observer le bilan des trois mandats d’Alassane Ouattara à la tête du pays.
Brice Clotaire Oligui Nguema a enflammé les réseaux sociaux en se déhanchant sur scène dans les derniers jours de la campagne. A-t-il pris le risque de désacraliser la fonction qu’il convoitait ou compris, mieux que d’autres, comment emporter l’adhésion des Gabonais ?
L’Afrique du Sud est devenue le premier pays du continent à appliquer l’impôt minimum mondial de 15 %. Une avancée contre l’évasion fiscale qui pourrait changer la donne… à condition que les fonds ainsi récupérés profitent réellement aux citoyens.
Dans une capitale sénégalaise hypertrophiée et surpeuplée, les infrastructures de transport modernes parviendront-elles à supplanter l’héritage anarchique d’une région qui les a longtemps négligées ?
Au-delà des outrances et de la brutalité de la méthode du président américain, la prise de conscience que les États-Unis ne sont plus un allié automatique pourrait se révéler bénéfique : l’Europe pourrait (enfin) renforcer son autonomie stratégique, et le continent, diversifier ses partenaires.
À l’image du reste du monde, le continent est divisé sur la manière de gouverner l’IA et sur le modèle qu’il doit défendre dans la révolution en cours. Si elle veut peser dans le débat, l’Afrique n’a d’autres choix que de rendre rapidement sa stratégie plus lisible.
Après avoir levé un tabou en évoquant les « Oradour par centaines » commis en Algérie au temps de la colonisation, Jean-Michel Aphatie a annoncé avoir quitté la station de radio RTL. Pourtant, d’autres massacres, qui pourraient aujourd’hui être qualifiés de crimes de guerre, entachent toujours l’histoire de France.
Ce n’est pas en portant des accusations grossières contre Jeune Afrique que le chef de la junte fera oublier qu’il a mis la démocratie burkinabè à genoux. Sans parvenir à gagner une once de terrain face aux terroristes.
La diaspora marocaine comptait moins de 2 millions d’individus en 2000. Ils sont aujourd’hui 6 millions, répartis dans plus de 100 pays. En vingt ans, le profil des Marocains résidant à l’étranger a bien changé. Le regard que l’État porte sur eux aussi.
Ses propos suggèrent plus qu’ils n’énoncent un projet de candidature (très) probable à la présidentielle prévue en octobre prochain. Les dits et non-dits s’enchaînent dans une précampagne orchestrée par le chef d’État le plus âgé au monde et son entourage.
En matière de diversité et d’inclusion, l’année 2025 commence mal. Les géants du conseil, qui façonnent la stratégie des multinationales, font machine arrière. Là où les Occidentaux hésitent, le continent a tout à gagner à affirmer sa singularité et à embrasser un modèle économique où l’égalité hommes-femmes n’est pas une option, mais un moteur de développement.
La réussite de businessman du 47e président des États-Unis, sa résilience politique et son virilisme séduisent nombre d’Africains. Ils constatent cependant que celui qui avait qualifié leurs nations de « pays de merde » liquide l’Usaid… pour le plus grand profit de la Chine.
Rupture de la dépendance à la manne pétrolière, formation adéquate des jeunes, notamment dans l’agriculture et le digital, investissements massifs dans l’électricité… Les chantiers qui attendent le chef de l’État qui doit être élu le 12 avril sont nombreux. Comment transformer enfin le pays en dragon économique ?
Au Maroc, la difficile réforme du Code de la famille suscite la déception de toute part et montre que le patriarcat a encore de beaux jours devant lui.
Avec une élection présidentielle prévue en octobre, le Cameroun commence l’année 2025 avec autant d’envie que d’inquiétudes, selon que l’on se place d’un côté ou de l’autre de l’échiquier politique.
L’état de grâce touche à sa fin. Le président de la transition, qui compte devenir président tout court le 12 avril, va maintenant devoir choisir entre la préservation du système Bongo et la révolution qu’il a promise aux Gabonais.
L’attitude du président français, ponctuée de coups de menton arrogants et de sorties de route sémantiques, est un casse-tête pour les diplomates français, tenus d’assurer un service après-vente en forme de « damage control » permanent.
Une soirée entre jeunes gens de la haute société qui se termine en violences et en agression sexuelle, des suspects issus des meilleures familles du royaume, de la drogue et de l’alcool… Un cocktail inflammable qui a donné lieu, sur les réseaux et dans une certaine presse, à un véritable déchaînement contre ces « fils de ».
Les médias internationaux utilisent une rhétorique bien souvent alarmiste lorsqu’ils couvrent des événements en Afrique. Et les répercussions économiques de cette narration sont dévastatrices. Pourtant, des pays non africains aux profils de risque politique comparables échappent à cette logique punitive. Pour quelle raison ?
Mécontente de ses aînés, la jeunesse africaine cherche plus que jamais à s’en émanciper, même s’il faut pour cela prendre les chemins périlleux de l’exil. Avant d’emprunter ceux – plus violents – de la contestation radicale ?
L’éventualité d’un changement de Constitution esquisse un spectacle qui promet des joutes et rebondissements politiques. Et qui rapproche temporairement des opposants hétéroclites, lesquels soupçonnent Félix Tshisekedi de vouloir briguer un troisième mandat présidentiel.
Avec un peu de vision, de volontarisme et d’exigence, nous pouvons transformer les défis qui se posent à nous en une opportunité unique de placer le continent sur le devant de la scène. Car il n’y a rien, pas même la formidable mais préoccupante démographie de l’Afrique, dont nous ne puissions faire une force.