À São Tomé-et-Príncipe, on dit qu’un balai planté en terre prend racine en quelques jours. On serait tenté de le croire tant la végétation y est luxuriante.
Personne n’aime être porteur de mauvaises nouvelles. Est-ce la raison pour laquelle ni leurs gouvernants ni l’Union africaine n’ont dit aux Africains que leur continent est dans une très mauvaise passe économique ?
Pour les diplomates occidentaux en poste à Kinshasa et les agents des services spéciaux étrangers, pour les chefs d’État de la région, le secrétaire général de l’ONU et tous ceux qu’intéresse au plus haut point l’avenir immédiat de cette nation majeure qu’est la RD Congo, prévoir de quoi demain sera fait est un exercice impossible.
D’un côté, le Sénégal (référendum constitutionnel) et le Bénin (élection présidentielle avec alternance). Transparence des scrutins, débats ouverts et résultats acceptés. De l’autre, une séquence électorale qui ne valide guère les progrès démocratiques précédents (Nigeria ou Burkina, par exemple).
J’ai beau avoir, avec l’ancien ministre français des Affaires étrangères (et ex-secrétaire général de l’Élysée) Hubert Védrine, un profond désaccord sur le rôle joué par la France avant, pendant et après le génocide rwandais de 1994, force m’est de reconnaître chez lui de la perspicacité, de la lucidité et une aptitude assez rare à aborder les affaires de la planète.
Manuel Valls est à Alger, et de sa visite on ne retient que deux choses : le refus de visa opposé à deux journalistes de sa délégation et les images pénibles du président Bouteflika lors de l’audience accordée au Premier ministre français.
Lorsqu’il passe par Paris, qu’il connaît comme le fond de la poche de son boubou, Alpha Condé descend invariablement à l’hôtel Raphael, un cinq-étoiles passablement suranné du « triangle d’or » qui n’est ni le plus chic ni le plus cher des palaces, et le seul de la capitale française à demeurer encore sous pavillon tricolore.
« Quel drôle de pays que la France… » Commentaire agacé et un rien sarcastique d’une passagère africaine en transit à Roissy, contrainte d’attendre son vol de nombreuses heures en raison d’une grève des aiguilleurs du ciel, à laquelle s’ajoutera celle du personnel au sol, puis celle des bagagistes.
Alors que les dirigeants africains sont souvent accusés de détournements et autres blanchiments, le président béninois n’aurait perçu aucun salaire au cours de ses dix années de pouvoir. Opération de communication d’un sortant malmené ?…
De Dakar à Abidjan, en passant par Lomé et Niamey, toutes les métropoles ouest-africaines, sans exception, ont changé. Et elles continuent de se transformer.
En ces temps politiques troublés – de Constitutions malmenées en processus électoraux contestés -, le Bénin fait figure de lueur salvatrice dans le noir.
Que vaut-il mieux regretter : le manque ou la présence ? La chute du zaïm, le chef éternel, ou son incrustation au pouvoir ? En déclarant, le 14 mars, qu’il souhaitait le retour de Ben Ali sur sa terre natale au nom de la « réconciliation et du pardon », le porte-parole du gouvernement tunisien, Khaled Chouket, n’a pas seulement choqué une partie de l’opinion nationale, il a ouvert une boîte de Pandore : celle de la nostalgie.
Faisons un cauchemar : et si, dans quelques mois, Donald Trump et Marine Le Pen étaient élus à la présidence de leurs pays respectifs ? Et si le populisme le plus bête et méchant l’emportait ?
Étrange objet que ce sondage sur le degré de tolérance en Afrique rendu public le 2 mars par Afrobarometer, réseau de recherche conjoint d’inspiration sud-africaine et américaine, qui n’en est pas à son coup d’essai en la matière.
Au Mobile World Congress qui s’est tenu cette semaine à Barcelone sur fond de guerre des smartphones et d’adoration du roi Google, il n’a guère été question de l’Afrique – si ce n’est comme d’une prometteuse terre de mission où le marché des mobiles connectés est en passe d’équivaloir à celui de l’Inde.
Qui sommes-nous réellement ? Doit-on se fier aux apparences ? C’est, en filigrane, ce que Helen Oyeyemi se demande dans Boy, Snow, Bird, un roman très remarqué à sa parution au Royaume-Uni et aux États-Unis en 2014, et qui vient d’être traduit en français.
La performance du Front national (FN) aux dernières élections régionales – un bon tiers des voix au premier tour – a surpris et inquiété les démocrates et les républicains de France et d’ailleurs.
Il va y avoir du sport ! Et peut-être même du sang et des larmes. Le contraire eut été étonnant dans ce pays où la politique (politicienne) est la discipline reine et la présidentielle, la compétition suprême.
J’ étais au Caire cette semaine pour un entretien avec le maréchal-président Abdel Fattah al-Sissi. Difficile de voir dans cette mégapole grise et constamment au bord de l’infarctus circulatoire une ville « africaine » où, comme à Casablanca par exemple, souffle par instants une brise venue d’au-delà du désert.
La violente polémique née au Sénégal après la mise en ligne, le 28 janvier, d’un dessin dans lequel était reproduite l’unique photo connue de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie des Mourides, n’est pas éteinte.
L’Union africaine (UA) a donc tenu, à son siège d’Addis-Abeba, son sommet de début d’année. Les chefs d’État ou de gouvernement qui ont fait le déplacement se sont efforcés de statuer sur les questions du moment, préalablement examinées par leurs ministres des Affaires étrangères.