Je donne ma main à couper si je me trompe. Chaque fois que rien ne marche sur notre continent, chaque fois que ceux qui rêvent debout voient leurs desseins contrariés, une phrase, une seule, revient sur toutes les lèvres, telle une rengaine : « Les Blancs ne nous aiment pas, ils nous exploitent. »
Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas ! La semaine dernière, nous nous sommes félicités de cette belle « alternance à la nigériane » : début avril, le plus grand pays africain a fait un grand pas en avant pour rejoindre le camp des démocraties. Il me faut, cette semaine, avec regret, exposer le cas d’un autre grand pays africain qui, depuis son indépendance, il y a près de soixante ans, a été mal gouverné principalement par des militaires islamistes.
Trop souvent, l’histoire du génocide des Tutsis au Rwanda, telle que racontée par les grands médias occidentaux, se focalise exagérément sur son « élément déclencheur » : l’attentat du 6 avril 1994.
Le décès d’André Mba Obame, ancien frère d’armes, de coeur, mais aussi de lumière d’Ali Bongo Ondimba (ABO) sous le règne d’Omar avant d’en devenir le principal adversaire à la mort de ce dernier, ouvre une nouvelle période d’incertitude au Gabon. Et peut-être de tensions, puisqu’une partie de l’opposition, Jean Ping en tête, entend instrumentaliser le décès du leader fang (l’ethnie majoritaire au Gabon, environ 30 % de la population) à des fins bassement politiciennes en accusant le Palais du bord de mer d’en être responsable.
Le hasard des calendriers électoraux veut qu’en 2015 et en 2016 trois des sept « fils de… » que compte le club des dirigeants africains remettent en jeu leur mandat de chef d’État : Faure Gnassingbé, fils d’Eyadéma, dans deux semaines ; Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar, au milieu de l’année prochaine ; et Joseph Kabila, fils du Mzee Laurent-Désiré, à la fin de 2016.
L’Égypte. Ce grand pays qui marche allègrement vers ses 100 millions d’habitants – il en compte plus de 87 millions en 2015 – vient de se souvenir qu’il fait partie intégrante de l’Afrique et de reconnaître qu’il a eu tort de l’oublier tout au long de ces quinze dernières années.