La capitale économique ivoirienne ne cesse d’impressionner, notamment sur le terrain des infrastructures. Il reste à démontrer que l’urbanisation ne va pas dans le sens des inégalités. Le tout dans la perspective de scrutins nationaux, à commencer par la présidentielle, en 2025.
Nombre de pays multiplient les « opérations mains propres ». Pourtant, rien ne change. Élément permanent du débat public et privé, la corruption continue de démontrer sa résilience sur le continent. Sans doute parce qu’elle y est profondément enchâssée dans les dysfonctionnements des États.
Un continent, où la population devrait doubler d’ici à 2050 et dont la moitié a moins de 25 ans, devrait être une locomotive économique. Encore faut-il savoir miser sur cette manne humaine pour en faire une force et non une bombe à retardement.
Si le retrait militaire de la France dans les deux pays, réclamé par l’opinion à Dakar et N’Djamena, signe la fin inéluctable de la domination de Paris sur ses alliés africains, il offre aussi à l’ancienne puissance coloniale la possibilité d’affronter son passé et de refonder enfin ses relations avec le continent sur des bases saines.
Après la présidentielle, des législatives avec, de nouveau, des résultats sans équivoque, qui enterrent toute une génération d’hommes politiques. Les Sénégalais, qui ont placé de très forts espoirs en leur Premier ministre et en leur président, nous prouvent que la politique peut – aussi – être réjouissante.
Difficile d’imaginer trajectoires plus divergentes que celles des frères ennemis du Maghreb. Aujourd’hui, alors que le Maroc évolue et s’ouvre malgré les défis qu’il lui reste à affronter, le régime algérien ne cesse de se durcir. Leur discorde, elle, perdure, bien que Rabat et Alger – mais aussi le continent tout entier – aient tout à gagner à se rapprocher enfin.
Les deux leaders sénégalais n’ont aucune leçon de patriotisme ou de souverainisme à recevoir des militaires au pouvoir à Bamako, Niamey ou Ouagadougou. Et leur large victoire aux législatives du 17 novembre prouve, si besoin était, que l’on peut être panafricanistes et démocrates.
Incarcéré à Malabo après la diffusion de vidéos intimes sur les réseaux sociaux, Baltasar Ebang Engonga, dit Bello, fils d’un neveu du président Obiang, n’en finit pas d’alimenter la polémique. Mais l’affaire est bien plus ambivalente qu’elle n’y paraît.
Deux films documentaires de la BBC, qui se répondent en écho, illustrent la quête d’ailleurs des migrants sénégalais prêts à tout pour atteindre l’espace Schengen, et celle des Français issus de l’immigration désirant se reconnecter au pays qui a vu naître leurs parents.
Valeurs démocratiques, ouverture sur le monde, approche du conflit israélo-palestinien, intérêt pour le continent (au moins sur le papier) : voici quelques-unes des raisons pour lesquelles JA donne son suffrage à la candidate démocrate et considère qu’un nouveau mandat de Donald Trump serait une mauvaise chose pour l’Afrique.
Riches en minerais critiques, les pays africains sont de plus en plus désireux de se réapproprier leurs richesses naturelles et durcissent leur législation. Parviendront-ils à tenir tête aux multinationales et à tirer les bénéfices de la transition énergétique mondiale ?
Le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko oscille entre changement radical et sens des réalités. Si nul ne sait quel sera son bilan en fin de mandat, une chose est sûre : au pays de Senghor, les électeurs ont toujours le dernier mot.
Dans ses mémoires, l’avocat et lobbyiste Robert Bourgi raconte ses truculentes aventures d’acteur majeur de la Françafrique. Si ce système de plus en plus décrié semble à l’agonie, Paris est loin d’être le seul à profiter du continent. Une chose est sûre : notre véritable indépendance ne dépend que de nous et de notre capacité à nous faire respecter de tous.
Trois ans après le coup d’État, à la différence de ses voisins putschistes désormais réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), la Guinée a choisi de rester dans le giron de la Cedeao. Une attitude d’ouverture qui tend à rassurer les partenaires internationaux, mais qui ne balaie ni les réserves ni les incertitudes, alors que la transition s’éternise.
La candidate démocrate à la Maison-Blanche avait placé l’Afrique au centre de son discours lors d’une visite historique sur le continent, en mars 2023. Mais les priorités américaines, dont la rivalité avec la Chine, risquent de prendre le dessus. Si elle souhaite vraiment marquer l’Histoire, Kamala Harris devra aller au-delà des slogans et s’engager à long terme dans une relation d’égal à égal avec l’Afrique.
Il y a dix ans, le 30 octobre 2014, Blaise Compaoré cédait son fauteuil présidentiel, chassé par la rue. Huit ans plus tard, en septembre 2022, Ibrahim Traoré s’installait à la tête de l’État burkinabè, à la faveur d’un coup d’État. Deux moments chaotiques appelés à se répéter, tant la manière de gouverner de la junte militaire au pouvoir met à mal le retour de la démocratie.
Après la calamiteuse dissolution du 9 juin et la crise institutionnelle et démocratique qui a suivi, Emmanuel Macron saura-t-il se faire entendre de ses pairs africains lors du Sommet de la Francophonie prévu les 4 et 5 octobre en France ?
Paul Biya laisse les conflits s’envenimer avec l’arrière-pensée d’intervenir in extremis pour se poser une énième fois en homme providentiel. Une stratégie qu’il déploie avec la complicité passive des Camerounais, obnubilés par le football.
À en croire un sondage réalisé dans 16 pays du continent, les jeunes Africains n’ont plus les mêmes aspirations que leurs aînés. « Accros » à Internet, révulsés par la corruption et de plus en plus influencés par la Chine ou la Russie, ils ont de moins en moins d’appétence pour le modèle démocratique… tout en rêvant de partir vivre en Occident.
Au pragmatisme d’Abdoulaye Wade, au lendemain de la première alternance, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont préféré la stratégie de la tension face à l’opposition, tandis que se profile une probable dissolution. Une posture qui n’est pas sans risques.
Arrimer sa monnaie au dollar américain pour contrecarrer l’instabilité politique et les déséquilibres macroéconomiques, une béquille qui a fait long feu pour de plus en plus de pays africains. Le dire et le marteler, malgré les risques, semble toutefois incontournable pour réaffirmer sa souveraineté.
Le 27 août 1994, toute relation terrestre entre les deux voisins était interrompue. Depuis, la brouille est devenue divorce. Oubliée, la fraternité qui les liait à l’époque de la colonisation. Marocains et Algériens ne se parlent plus, ne se connaissent plus. Irrémédiablement ?
S’il est désormais « le président élu de tous les Tchadiens », comme il l’a déclaré après son élection dès le premier tour, en mai dernier, Mahamat Idriss Déby Itno (MIDI) va cependant devoir répondre à l’exigence d’un État plus équitable et surtout plus inclusif.
Azerbaïdjan en avril, Russie en juin, Kazakhstan en juillet, Chine en septembre prochain… Le seul agenda international 2024 du président Denis Sassou Nguesso illustre la proximité du Congo avec les régimes autoritaires. Une proximité née d’une histoire partagée qui perdure dans les relations diplomatiques, et dans l’état d’esprit de nombre de Congolais.
Au Kenya, des manifestations ont obligé William Ruto à renoncer à une série de taxes sur les biens de première nécessité. La population ne doit pas faire les frais des errements budgétaires de ses dirigeants.
Croire que seul un homme fort peut asseoir la souveraineté d’un pays relève d’un calcul à courte vue. Pour assurer l’indépendance et le développement des États, la démocratie reste le seul moyen pérenne et efficace, estime Marwane Ben Yahmed, directeur de publication de Jeune Afrique.
Contre toute attente, l’accord bilatéral signé en 2022 sur l’attribution provisoire de quelque 12 000 hectares de terres cultivables à Kigali alimente aujourd’hui des rumeurs, des interrogations et le mécontentement d’une partie des Congolais.
En cette année de commémorations des 30 ans du génocide contre les Tutsi et des 80 ans de la victoire contre le nazisme, la percée spectaculaire de l’extrême droite en France, qui coïncide avec la réélection au Rwanda du président Paul Kagame, ne devrait-elle pas inciter les commentateurs eurocentristes à une plus grande humilité ?
Et si le coming out de la fille du président camerounais mettait son père dans l’embarras ? Comment en sortir sans remettre en cause l’État de droit et, notamment, l’égalité devant la justice ?