Sur le continent, la plupart des systèmes de santé fonctionnent déjà à pleine capacité et le dépistage de masse reste hors de portée. Le confinement est avant tout un moyen de gagner du temps. Mais comment préparer l’après ?
En pleine pandémie de Covid-19, Paul K. Fokam s’insurge contre les appels à l’aide internationale de certains dirigeants du continent. Le fondateur d’Afriland First Bank plaide pour la recherche de solutions africaines.
Conseiller à la présidence sénégalaise et ex-administrateur au Fonds monétaire international, Daouda Sembène propose cinq mesures à mettre en place pour faire face à cette crise exceptionnelle.
Si la pandémie du coronavirus n’avait qu’une seule vertu, ce serait la renaissance du débat africain qu’elle provoque à l’heure actuelle. En effet, rarement les décideurs et intellectuels africains se sont autant exprimés par voie de tribunes, d’articles, d’appels divers et variés.
En cette période de pandémie où se tissent hypocondrie et calcul politique, l’archevêque de Douala, Monseigneur Samuel Kleda, affirme posséder un protocole à base de plantes permettant de guérir le Covid-19.
Libérons-nous de deux entraves qui nous lient les mains en Libye. La première : on y a déjà tout tenté, sans succès. La seconde : en pleine pandémie, ce n’est vraiment pas le moment. Paradoxalement, c’est le contraire qui est vrai.
Face aux discours alarmistes ou condescendants envers nos initiatives dans cette crise sanitaire, l’Afrique doit être unie et solidaire. Notre continent peut profiter du Covid-19 pour se réinventer et concevoir ses propres solutions politiques, économiques et médicales.
Le lancement à Madagascar du « Covid-Organics » (CVO) a suscité nombre d’interrogations. Mais pour Marcel Razanamparany, président de l’Académie de médecine, cette initiative met en lumière le travail des chercheurs de l’IMRA, qui a mené l’étude clinique. Et dont le fondateur, Albert Rakoto Ratsimamanga, a toujours prôné l’association entre médecines moderne et traditionnelle.
Alors que quasiment aucune compagnie africaine n’était rentable avant même le Covid-19, la crise actuelle va contraindre les États à faire des choix stratégiques forts pour rendre leurs pavillons viables sur le long terme.
Dans une tribune adressée à Jeune Afrique, Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances du président sénégalais Macky Sall, répond aux arguments des opposants, dont son homologue béninois, à la demande d’annulation des créances institutionnelles des pays africains dans le contexte de la pandémie du Covid-19.
Après l’Angola et le Togo, La Havane a dépêché plus de 200 médecins et soignants en Afrique du Sud pour faire face à la pandémie de Covid-19. Un remix du vintage « Hasta la victoria siempre » ?
Selon Roger-Claude Liwanga, chercheur à l’université Harvard, les États africains pourraient un jour être poursuivis en justice par leurs propres populations s’ils s’avéraient incapables d’apporter une réponse à l’épidémie de Covid-19.
L’Afrique, de par sa pyramide des âges et son économie encore peu financiarisée, fait face à une urgence sensiblement différente de celle rencontrée en Occident, et doit élaborer sa voie propre pour surmonter le défi pandémique. Voici quelques propositions, en guise de jalons, pour protéger au mieux nos populations.
Depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19, une épidémie d’informations contradictoires et de désinformation manipulée se propage aux quatre coins du globe. Si l’Afrique est jusqu’ici le continent le moins touché par le virus, elle ne résiste pas à la fièvre des fake news.
En imposant des mesures restrictives dès le début du mois de mars et en communiquant très vite auprès de la population, le Maroc a su limiter la propagation du virus, estime le professeur Mohammed Amine Serghini, de l’Université Ibn Zohr d’Agadir.
Des actions de sensibilisation doivent être menées auprès des femmes africaines, véritables maillons forts de notre société et vecteurs potentiels de transmission du Covid-19.
L’ensemble des pays musulmans a désormais entamé le mois de ramadan. Entre l’état d’urgence sanitaire au Maroc, les couvre-feux généralisés en Algérie et en Tunisie, et les craintes sanitaires et économiques, force est de constater que ce mois sera bien singulier. Et singulier ne signifie pas moins exaltant, ou plus difficile.
Protection des populations civiles, acheminement de l’aide humanitaire, soutien à la mise en œuvre de l’accord de paix du 6 février 2019… En pleine crise sanitaire, la Minusca poursuit ses missions. Et veille notamment à l’organisation d’élections générales transparentes et pacifiques, assure Mankeur Ndiaye, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique.
Contrairement à ceux qui, comme Macky Sall et Emmanuel Macron, prônent l’annulation de la dette des pays africains pour faire face à la pandémie de coronavirus, le ministre béninois de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, estime que d’autres approches doivent être privilégiées.
Les réponses économiques et sanitaires au Covid-19 en Afrique risquent de sacrifier les jeunes pousses et les petites et moyennes entreprises, indispensables pour l’emploi et la relance après la crise. Il est possible d’éviter ce piège.
La polémique déclenchée par une note controversée émanant d’un centre d’analyse français a montré une chose : il est urgent, en Afrique, de structurer et de renforcer, nous aussi, nos lieux et institutions de production de savoirs, d’idées, d’analyses, et de les mettre au service de la défense de l’intérêt des populations africaines.
En 20 ans de règne, Paul Kagame aura acquis une influence et une notoriété sans commune mesure avec la taille de son « petit pays », ressuscité au lendemain d’un génocide. Une longévité souvent critiquée mais qui ne dit pas l’essentiel sur le rapport que cet homme secret entretient avec le pouvoir : la capacité qu’il offre de transformer en profondeur la société.